Le Yamadori d' à côté... mon marronnier
C’est assez sympa de s’entendre avec son voisin. Le mien est propriétaire du terrain entre nos deux propriétés, et ce terrain est inoccupé pour l’instant. Toutes les quelques années, il débroussaille un grand coup et coupe les petits arbres qui ont poussé entretemps. Par conséquent, cela ne lui pose pas de problème que je passe de temps en temps prélever un jeune arbre entre deux débroussaillage. Au fil du temps j’ai donc pu récupérer quelques plants que je vais brièvement présenter ici.
Le Yamadori
Le yamadori est une technique consistant à prélever dans la nature un arbre déjà âgé, et à le transformer en bonsaï, cela permet d’avoir éventuellement un arbre avec des formes déjà intéressantes, et déjà un peu avancé.
La pratique du yamadori doit être exercée en respectant certaines règles. Tout d’abord, il ne faut jamais prélever un arbre sans en avoir eu l’accord du propriétaire. Cela ne coûte pas grand chose de demander, et dans certains cas, vous lui rendrez même peut-être service, en enlevant l’arbre et ses racines. De surcroît, prélever sans autorisation est illégal, à bon entendeur…
La pratique du yamadori doit être exercée en respectant certaines règles. Tout d’abord, il ne faut jamais prélever un arbre sans en avoir eu l’accord du propriétaire. Cela ne coûte pas grand chose de demander, et dans certains cas, vous lui rendrez même peut-être service, en enlevant l’arbre et ses racines. De surcroît, prélever sans autorisation est illégal, à bon entendeur… Ensuite cela doit se pratiquer avec modération. Tout d’abord pour ne pas dépouiller la nature d’un nombre exagéré de futurs arbres (surtout avec l’urbanisation croissante), ensuite, comme le soulignent certains spécialistes du bonsaï, prélever un arbre de la nature pour le mettre en pot lui cause un choc dont il mettre probablement plusieurs années à se remettre (il peut éventuellement en mourir), alors qu’un plant d’élevage acheté en pot ou même en motte a grandi dans un milieu confiné et est donc « habitué » à être contraint.
Mon marronnier
L’histoire ci-dessous est racontée avec deux à trois ans de retard et je dois donc me fier à ma mémoire. J’ai retracé ce parcours en plaçant les étapes dont je me souviens les unes derrière les autres, et il se peut que les étapes soient mal situées dans le temps de quelques semaines. J’essayerai néanmoins d’être le plus rigoureux possible.
Des détails reviennent à mesure que je retrace l’histoire de l’un ou l’autre arbre, et il est également possible que cela me permette d’effectuer des corrections par-ci, par-là.
Le premier (jeune) arbre que j’ai réellement prélevé est un marronnier. Je l’ai trouvé dans une zone ombragée le long de la clôture mitoyenne. Il devait avoir probablement deux ou trois ans, avait déjà lignifié et avait dépassé l’épaisseur d’un (très) gros crayon. J’ai donc pris ma pelle, et je l’ai prélevé. C’était au début de l’automne 2022.
Le marronnier avait un tronc d’environ un centimètre de diamètre, et les racines étaient assez nombreuses et pouvaient être facilement étalées. Je l’ai placé dans un pot proportionnellement très large (environ 30 cm de large) et pour ce premier essai, j’ai simplement utilisé du terreau normal. Comme je l’ai acquis à un moment ou j’avais très peu de sujets à traiter, je tenais à avoir un arbre déjà agréable à regarder, et je l’ai peut-être un peu trop taillé ces deux dernières années. Après sa mise en pot, je l’ai laissé s’installer. Il a passé son premier hiver en extérieur, et a partir du printemps je n’ai veillé qu’à un arrosage réguliers. Je pense même que j’ai du le négliger un peu par moment, faisant un peu tout au pif.
2023 a été assez calme. A ce moment-là c’était une tentative un peu improvisée de mettre ce jeune plant dans un pot, et je ne me souviens pas avoir fait grand chose. C’est peut-être au cours de cette année que j’ai découvert la pouzzolane, et j’en ai mis une couche sur la surface (du fin, 3-4 mm… Ca ne sert pas à grand chose, mais c’était joli. Cette année-là, j’ai installé la serre dans le jardin car je commençais à avoir quelques bonsaï (dont un orme de Chine, un cadeau reçu pour mon anniversaire), et je commençais à envisager le passage des hivers avec un peu plus de sérieux.
Au printemps 2024, il a très bien repris, et il s’est surtout allongé toute l’année, avec peu de branches très longues et quelques feuilles. Je me suis contenté d’enlever les feuilles trop grandes à deux reprises, celles qui ont suivi étaient raisonnablement réduites (environ 10 cm de diamètre). Au début de cet hiver, j’ai rabattu la longue tige principale, en veillant à laisser les nombreux bourgeons qui sont apparus. Au mois de novembre, le temps s’est nettement refroidi, et ca a été le retour en serre, où il se trouve toujours.
2025 a commencé, et les températures s’adoucissent. De nombreux bourgeons prometteurs me font croire que la reprise sera bonne. Je vais essayer d’être doux sur l’engraissage, afin d’éviter d’avoir comme l’année dernière une poussée de croissance importante avec une longue tige nue. Par contre, je vais le laisser pousser cette année, et si possible je n’effectuerai pas de taille importante. Il y aura probablement une sélection de bourgeons à faire, car il y a un gros noeud avec plusieurs départs. Je vais probablement attendre le mois d’avril mai (après le passage des gelées tardives) pour sélectionner lesquels des deux bourgeons je laisserai filer. J’espère également avoir une pousse plus bas sur le tronc pour avoir un tire-sève, afin que la base d’épaississe.
Comme d’habitude… Affaire à suivre
Trucs utiles
Ligne du temps
- automne 2022 prélèvement de l’arbre
- mise en pot… directement dans le pot en grès noir ?
- hiver 2022/2023 extérieur nord à l’abris du vent
- printemps 2023 reprise
- ajout pouzzolane en surface
- hiver 2023/2024 en serre
- reprise du gros bourgeon
- forte poussée de la tige principale, peu de pousses latérales
- entretien : retiré les plus grandes feuilles
- ligature (pour pas grand chose, mais ca entraine)
- automne : taille de la tige principale, laissé le noeud de bourgeons
- hiver 2024/2025 serre
